1/ Peu de remise en cause de l'ordre établi :
La plupart des entreprises mènent peu de réflexion sur ce sujet. En premier lieux parce que le choix est dès le départ biaisé par une utilisation hégémonique (78%) de l'operating system Microsoft Windows pour les PC. Ce choix originaire et determinant impose une utilisation cloisonnée de l'informatique et en particulier des logiciels.
Le temps passe… et cette statistique semble évoluer assez lentement vers la pluralité des OS :
Source: StatCounter Global Stats - OS Market Share
Les entreprises se retrouvent donc avec un choix assez simple :
- utiliser les logiciels le plus intégrés à l'OS possible pour assurer la cohérence et le contrôle de leur parc informatique
- utiliser des solutions basées sur des Web Services externes ou Cloud (services globaux souvent proposés par Google ou Amazon, Microsoft et quelques autres)
- développer des solutions maison sur mesure :
- basées sur des logiciel propriétaire : ERP, logiciel sur mesure, …
- en utilisant ou développant des logiciels Open Source
Les deux premières solutions sont largement privilégiées par les entreprises car elle leur permettent de s'affranchir d'une réflexion stratégique sur l'utilisation du logiciel et d'arrêter leurs décisions sur des clés de décision simple :
- quelles fonctions le logiciel rend-t-il ?
- combien cela coûte ?
- est-ce simple à déployer ?
Certaines questions de fonds pourtant extrêmement importantes ne sont que très rarement évoquées :
- quel degrés de dépendance le logiciel que nous nous apprêtons à déployer impose-t-il à notre entreprise ?
- a-t-on bien passé en revue toutes les solutions logicielles possibles pour répondre à notre problème ?
- qui préside à la destinée du logiciel que nous déployons ?
- a-t-on une capacité à l'enrichir, l'étendre ou simplement le modifier ?
- a-t-on fait une analyse de sa licence, qu'impose-t-elle ?
Cela ne signifie pas que l'utilisation de stratégie Open Source pour permettre à de nouveaux arrivant de proposer leur logiciel n'est pas massivement utilisée. Cela signifie que l'Open Source se cantonne assez largement au domaine des serveurs d'entreprise et parvient difficilement jusqu'au PC des utilisateurs.
2./ Le nécessaire continuum de l'espace temps informatique
L'informatique se vie comme un continuum et chaque rupture est généralement douloureuse.
Donc la plupart les DSI écartent de-facto tout changement d'OS, ceux-ci s'avérant :
- couteux
- complexes
- chronophage
- techniques
- ou simplement inimaginable…
Pour la simple raison que l'entreprise produit et ne peut s'arrêter de produire sans engendrer une perte importante de chiffre d'affaires.
Donc pourquoi vouloir changer ce qui fonctionne… ?
Dans ce contexte, l'alternative du "Cloud" est apparue à beaucoup comme LA solution permettant de franchir le pas d'une innovation tout en s'accommodant des contraintes imposées par les OS existants.
Ceci a engendré une montée en puissance de l'importance des navigateurs qui semblent être tombés dans l'escarcelle de Google avec 71% de part de marché. Le contrôle des normes du Web étant devenu l'un des éléments stratégique dans la politique des GAFAM.
Source: StatCounter Global Stats - Browser Market Share
3./ Le gagnant remporte tout (winner takes all)
En informatique comme à une table de black-jack "winner takes all".
L'un des exemple les plus criant de ce constat est illustré par le cas de VMWare. L'inventeur de la virtualisation en est devenu rapidement le leader mondial… Avant que Microsoft ou Oracle ne réagissent et proposent des alternatives.
En règle générale, une fois qu'une entreprise a acquis un statu de leader sur un logiciel, le coût essentiel pour maintenir sa position dominante est un coût marketing.
Ainsi VMWare totalise environ 84% de l'utilisation des hyperviseurs et malgré les efforts importants déployés par les autres grandes marques, il est difficile et très couteux de revenir dans la course.
Le logiciel étant par nature reproductible, l'essentiel des coûts se concentrent sur le maintien de la position acquise.
Conclusion :
Il nous semble donc nécessaire de bien apréhender les choix logiciels que les entreprises peuvent effectuer, non seulement à partir des besoins fonctionnels et du coût, mais aussi d'y intégrer une composante stratégique d'autonomie, de simplicité d'accès au code et de disponibilité des API.
En l'absence d'une telle stratégie, le risque principal est de se retourver balkanisé et dépossédé de sa liberté de choix à court ou moyen terme !
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